Column|Jérémie Gaudet
Découvertes récentes, nouvelles curiosités, faits
divers scientifiques : faisons le point sur quelques actualités liées à la
science qui comptent parmi les plus importantes du dernier mois.
Monter les escaliers… pour rajeunir son cerveau !
Il était
déjà connu qu’une année d’éducation supplémentaire peut réduire l’âge du
cerveau d’un an, mais qui aurait cru que monter des marches puisse avoir un
effet similaire ?
Et
pourtant, c’est bien le cas de le dire : selon une étude montréalaise
parue récemment dans la revue Neurobiology of Aging, ceux et celles qui montent environ vingt
marches par jour auraient un cerveau sept fois plus jeunes que les adeptes de
l’ascenseur.
Les
auteurs, des chercheurs de l’Université Concordia, ont effectué quelque 80
mesures sur plus de 300 participants recrutés dans la ville de New York. Conclusion :
une volée d’escaliers (quinze à vingt marches par jour) diminuerait l’âge
physiologique du cerveau de 58% d’une année, soit l’équivalent de sept mois.
Scott Kelly de retour sur Terre
L’américain Scott
Kelly est rentré sur Terre le 1er mars dernier après un séjour de
presque un an (340 jours) dans l’espace coordonné par l’agence spatiale
américaine (NASA), effectué en compagnie du cosmonaute russe Mikhaïl Kornienko.
Cette douzaine de
mois passée à bord de la station spatiale internationale (SSI) avait pour but
d’étudier les divers effets que peuvent avoir sur l’humain des séjours
prolongés en apesanteur.
Cette expérience
s’avérera particulièrement importante dans le contexte de préparation des missions
habitées vers Mars, qui devraient se situer dans une quinzaine d’années.
Scott Kelly
fournira donc à la NASA des échantillons de fluides corporels lors des
prochaines années, données qui devront être comparées à celles de son frère
jumeau, Mark Kelly, qui, lui, est demeuré au sol.
Lors de son
retour sur Terre, l’astronaute, qui s’est plaint de courbatures, a affirmé que
de se réadapter à l’attraction gravitationnelle terrestre lui causerait plus de
difficulté que de s’adapter à l’apesanteur dans la SSI.
Par ailleurs, le
spationaute de 52 ans a annoncé environ une semaine après son retour sur Terre qu’il
prendrait sa retraite le 1er avril prochain, après une carrière de
vingt ans à la NASA.
Alzheimer : vers une nouvelle piste
Jusqu’à
ce jour, la cause exacte de l’Alzheimer, cette maladie incurable entrainant une
perte progressive de certaines fonctions mentales, dont la mémoire, qui touche
quelque 30 millions de personnes dans le monde selon l’OMS, demeure inconnue.
Pourtant,
deux hypothèses quant à celle-ci sont souvent évoquées par les chercheurs :
soit la maladie résulterait de la dégradation de cellules spécifiques qui endommageraient
la mémoire de manière permanente, soit l’accès aux souvenirs, toujours stockés
en mémoire par le cerveau, serait bloqué.
C’est
dans l’optique de soutenir la seconde possibilité que des scientifiques du Riken-MIT Center for Neural Circuit Genetics, affilié au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et à
l’institut japonais Riken, ont
développé une méthode permettant à des souris atteintes de symptômes similaires
à ceux provoqués par l’Alzheimer de recouvrer la mémoire en laboratoire.
Les chercheurs
ont administré une faible décharge électrique via les pattes de souris
encagées, certaines ayant les facultés de mémoire affectées. Ils ont répété l’opération
24 heures plus tard : les souris normales manifestaient une peur face à
l’idée d’être électrocutées à nouveau, alors que celles atteintes d’Alzheimer ne
réagissaient pas.
Toutefois, lorsque
l’équipe a stimulé certains neurones liés à la mémoire des souris dites
atteintes par le biais d’une lumière bleue intense, selon une technologie de réactivation appelée optogénétique, ces dernières étaient en
mesure de recouvrir le souvenir de la douleur de la décharge électrique et éprouvaient
une frayeur vis-à-vis de celle-ci.
Leur étude,
publiée la semaine dernière dans la revue britannique Nature, conclut que cette technique, une fois perfectionnée et
éthiquement conforme, pourrait s’avérer être une piste de solution chez les humains,
dont la mémoire fonctionne de manière semblable à celle des souris, atteints de
la maladie d’Alzheimer.
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