Monday, November 23, 2015

L'antibiorésistance, une menace mondiale

Science
Column|Jérémie Gaudet


C’est dans le cadre de sa Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, qui se tenait du 16 au 22 novembre dernier, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une enquête révélatrice quant à l’usage des antibiotiques qui se fait un peu partout sur la planète. Conclusion: la résistance aux antibiotiques a atteint des sommets dangereusement élevés.

Publiée le 16 novembre dernier à Genève, ladite enquête souligne qu’un peu moins de la moitié des personnes interrogées pensent à tort que la résistance aux antibiotiques, aussi appelée antibiorésistance, est un phénomène qui ne touche que ceux qui abusent de ces substances.

De plus, environ les deux tiers des répondants sont d’avis que l’antibiorésistance ne peut pas toucher ceux qui suivent les recommandations des traitements antibiotiques, alors  qu’en réalité n’importe qui peut être affecté par la résistance aux antibiotiques, et ce, n’importe où dans le monde.

La résistance aux antibiotiques est définie par la capacité d’une bactérie à développer certains mécanismes qui lui permettent de survivre lorsqu’elle est confrontée à des molécules qui lui sont toxiques, tels les antibiotiques. Cet effet se développe généralement par le biais de la sélection naturelle, ou par le processus d’évolution des organismes qui, avec le temps, rend les bactéries de plus en plus résistantes aux antibiotiques utilisés pour traiter diverses infections ou maladies.

Par ailleurs, plus ou moins 75% des individus ayant répondu à l’étude croient qu’il s’agit plutôt des organismes (humains, animaux, etc.) en tant que tel qui deviennent résistants aux antibiotiques, alors que ce sont réellement les bactéries qui sont responsables de ce phénomène.

Il appert donc clairement que l’antibiorésistance est un phénomène mal connu à travers le monde, une situation à laquelle l’OMS souhaite remédier. Selon l’organisation, les antibiotiques constituent une précieuse ressource que l’on se doit de préserver si l’on veut conserver leur efficacité contre diverses infections. Ils devraient ainsi être utilisés uniquement lorsqu’ils sont absolument requis.

Pour contrer, ou du moins diminuer ce fléau planétaire, l’OMS suggère notamment de ne prendre des antibiotiques que s’ils sont prescrits par un professionnel de la santé, de ne jamais partager ses antibiotiques, d’éviter de consommer des antibiotiques restants d’une prescription antérieure et de suivre les traitements antibiotiques jusqu’à leur fin, même si l’on se sent mieux.

Rappelons que l’OMS en est cette année à sa toute première Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Cette dernière fait suite à l’Assemblée mondiale sur la santé, qui s’est tenue en mai dernier, durant laquelle avait été adopté un plan d’action mondial visant à mettre fin à la polémique croissante de l’antibiorésistance.

Un mois avant, l’OMS avait laissé entendre à la communauté internationale que les différents services de santé n’en font pas assez pour décourager les mauvais usages des traitements antibiotiques. Cette négligence accentue la résistance aux médicament antibiotiques, ce qui engendre des complications ou des décès causés par des maladies ou des infections normalement curables.

L’organisation souhaiterait créer une vague de changement mondial des comportements aux niveaux sociétal et individuel quant à ce phénomène. Pour ce faire, la présente campagne a pour principal objectif de mieux faire connaitre les graves problèmes que cause la résistance aux antibiotiques à travers le monde via l’encouragement du public, des médecins et de la société à adopter des pratiques plus responsables en ce qui a trait aux prescriptions et aux divers usages des antibiotiques.
Jérémie is a first-year Health Sciences student who takes interest in news, politics, environmental problems, health and science. 


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