Science
Column|Jérémie Gaudet
C’est dans le cadre de sa
Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, qui se tenait du 16 au 22
novembre dernier, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une
enquête révélatrice quant à l’usage des antibiotiques qui se fait un peu
partout sur la planète. Conclusion: la résistance aux antibiotiques a atteint
des sommets dangereusement élevés.
Publiée le 16 novembre
dernier à Genève, ladite enquête souligne qu’un peu moins de la moitié des
personnes interrogées pensent à tort que la résistance aux antibiotiques, aussi
appelée antibiorésistance, est un phénomène qui ne touche que ceux qui abusent
de ces substances.
De plus, environ les deux
tiers des répondants sont d’avis que l’antibiorésistance ne peut pas toucher
ceux qui suivent les recommandations des traitements antibiotiques, alors qu’en réalité n’importe qui peut être affecté
par la résistance aux antibiotiques, et ce, n’importe où dans le monde.
La résistance aux
antibiotiques est définie par la capacité d’une bactérie à développer certains
mécanismes qui lui permettent de survivre lorsqu’elle est confrontée à des
molécules qui lui sont toxiques, tels les antibiotiques. Cet effet se développe
généralement par le biais de la sélection naturelle, ou par le processus
d’évolution des organismes qui, avec le temps, rend les bactéries de plus en
plus résistantes aux antibiotiques utilisés pour traiter diverses infections ou
maladies.
Par ailleurs, plus ou moins
75% des individus ayant répondu à l’étude croient qu’il s’agit plutôt des
organismes (humains, animaux, etc.) en tant que tel qui deviennent résistants
aux antibiotiques, alors que ce sont réellement les bactéries qui sont
responsables de ce phénomène.
Il appert donc clairement
que l’antibiorésistance est un phénomène mal connu à travers le monde, une
situation à laquelle l’OMS souhaite remédier. Selon l’organisation, les
antibiotiques constituent une précieuse ressource que l’on se doit de préserver
si l’on veut conserver leur efficacité contre diverses infections. Ils
devraient ainsi être utilisés uniquement lorsqu’ils sont absolument requis.
Pour contrer, ou du moins
diminuer ce fléau planétaire, l’OMS suggère notamment de ne prendre des
antibiotiques que s’ils sont prescrits par un professionnel de la santé, de ne
jamais partager ses antibiotiques, d’éviter de consommer des antibiotiques restants
d’une prescription antérieure et de suivre les traitements antibiotiques
jusqu’à leur fin, même si l’on se sent mieux.
Rappelons que l’OMS en est
cette année à sa toute première Semaine mondiale pour un bon usage des
antibiotiques. Cette dernière fait suite à l’Assemblée mondiale sur la santé,
qui s’est tenue en mai dernier, durant laquelle avait été adopté un plan
d’action mondial visant à mettre fin à la polémique croissante de
l’antibiorésistance.
Un mois avant, l’OMS avait
laissé entendre à la communauté internationale que les différents services de
santé n’en font pas assez pour décourager les mauvais usages des traitements
antibiotiques. Cette négligence accentue la résistance aux médicament
antibiotiques, ce qui engendre des complications ou des décès causés par des
maladies ou des infections normalement curables.
L’organisation souhaiterait
créer une vague de changement mondial des comportements aux niveaux sociétal et
individuel quant à ce phénomène. Pour ce faire, la présente campagne a pour
principal objectif de mieux faire connaitre les graves problèmes que cause la
résistance aux antibiotiques à travers le monde via l’encouragement du public,
des médecins et de la société à adopter des pratiques plus responsables en ce
qui a trait aux prescriptions et aux divers usages des antibiotiques.
Jérémie is a first-year Health Sciences student who takes interest in news, politics, environmental problems, health and science.
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