Tuesday, May 10, 2016

Accord de Paris : signature symbolique

Science
Column|Jérémie Gaudet

À l’occasion du Jour de la Terre, le vendredi 22 avril, 171 pays se sont réunis au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York, dans le but de signer l’accord de Paris sur le climat. Coup d’œil sur cette cérémonie à vocation principalement symbolique.

Adopté à la Conférence de Paris sur le climat (COP-21), l’accord de Paris a été rédigé par 195 pays en décembre dernier et avait pour but de limiter la hausse des températures à la surface du globe à 2°C d’ici l’an 2100 grâce à la contribution de chaque pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

Vendredi dernier, 171 États étaient attendus pour sa signature à New York, pour ce qui devait être la plus grande cérémonie de ce genre dans l’histoire de l’ONU. Les États-Unis, l’Inde et la Chine étaient notamment présents, à eux seuls représentant 55 % des émissions planétaires annuelles de GES.

Parmi les dignitaires présents se retrouvaient messieurs Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, François Hollande, président de la France, John Kerry, secrétaire d’État américain et le premier ministre canadien Justin Trudeau.

Pourquoi signer ?

La signature d’une telle entente était principalement une question de formalité administrative, bien qu’elle était symbole de l’engagement des États.

Par contre, la signature de l’entente ne garantit pas nécessairement son adoption par les pays, étant donné que, pour la plupart des États, elle doit être ratifiée par les paliers gouvernementaux internes.

Du côté des États-Unis, l’adoption de l’accord se fera par le biais d’un décret présidentiel, le président Obama craignant que le vote du congrès soit difficile à obtenir. La Chine, elle, s’est engagée à ce que l’entente soit entérinée cette année.

Il est à noter que certains pays, dont la Suisse, ont déjà terminé le processus de ratification et ne se sont donc pas présentés à la cérémonie de signature.

Pour entrer en vigueur, l’accord doit être officiellement adopté par au moins 55 pays représentant minimalement 55 % des émissions de GES.

Et le Canada dans tout cela ?

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement libéral s’est activement impliqué en matière environnementale. Bien avant le début des négociations à Paris, Catherine McKenna, la nouvelle ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, a pris part à des discussions préliminaires dans la ville lumière.

Le premier ministre Justin Trudeau s’est ensuite rendu à Paris en décembre dernier accompagné d’une délégation comprenant notamment divers représentants parlementaires de différents partis et des premiers ministres provinciaux afin de participer aux négociations.

Pour le gouvernement Trudeau, la signature de cet accord vendredi dernier représentait un acte important. Il souhaitait faire figure de modèle sur la scène internationale en matière de réduction de GES en se présentant à New York avec des cibles contraignantes.

Il s’est ainsi engagé à aider certains pays à lutter contre les changements climatiques en les soutenant financièrement, à un niveau de 2,65 milliards de dollars sur cinq ans, et il a déjà passé un accord bilatéral avec les États-Unis. Selon ce dernier, les pays voisins devront réduire de 40 à 45 % leurs émissions de méthane provenant des forages gaziers et pétroliers d’ici l’an 2025.

L’accord devrait être ratifié par le parlement canadien plus tard cette année, après que les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral se soient entendus sur la mise sur pied d’un plan plus officiel concernant la réduction des émissions de GES.